En ces temps de perturbations et de conflits de plus en plus accentués, un rappel à soi quotidien nous permet de garder le bon cap et je souhaite partager avec vous le texte de François Breton qui me parle beaucoup :
"Une occasion en or :
La vie suit une ligne directrice
qui nous incite à projeter notre conscience
sans cesse à l’extérieur …
Cette habitude prise, nous nous habituons
petit à petit à combler nos manques,
notre temps par des activités
spécifiquement tournées vers l’extérieur.
Une des symboliques actuelles
de ces temps éclaire
sans doute cette proposition
de se retrouver
chacun d’entre nous
face à nous même.
Chaque pièce comporte
toujours deux faces,
et chaque situation
plusieurs angles de vues …
mais intéressons-nous à une de celle
qui est positive
et peut nous faire grandir …
Quelle chance nous avons
de pouvoir enfin freiner
notre rythme de vie, et d’avoir un temps
qui n’est plus
escompté entre deux pauses du midi
ou d’un week-end déjà
souvent chargé d’activités.
Beaucoup de personnes me partagent
souvent le peu de temps qu’elles ont pour
pratiquer, méditer, contempler ...
lire et réfléchir sur ce qu’elles vivent et aspirent.
Nous avons ici une occasion
rêvée de trouver du temps
pour s’introspecter et tourner
notre regard vers l’intérieur.
Et ce qui est nouveau,
c’est que le courant de vie
d’aujourd’hui nous y incite expressément ...
Dans cette situation de crise
nous pouvons constater
à quel point certains d’entre nous
peuvent être fragiles et démunis par le fait
de se retrouver seul et de sentir ce vide
de par les restrictions actuelles.
Nous pouvons certes passer
notre temps à faire le ménage,
dépasser la demi- journée au téléphone,
faire un live facebook ou instagram chaque jour,
et des vidéos conférence apéro
pour nous sentir moins seul ...
faire monter en flèche les actions Netflix
et « manger » de la série chaque jour ...
Comme chacun de vous je vois des posts passer
sur les réseaux sur la créativité
que chacun trouve chez soi
pour « passer » le temps,
pour tenter de combler un vide
qui révèle des espaces « non-désirables »
que nous ne voudrions voir
ou être prêt à explorer ...
et bien que ces occupations peuvent très bien
être cumulées avec des temps
de méditation et d’introspection,
ce choix de prendre le temps de se poser
vraiment avec soi-même
est extrêmement salutaire,
même s'il n’est pas forcement adapté
à tout le monde car le moule de la conformité
ne nous a pas conditionné
pour nous découvrir nous-même.
Si les conditions extérieures
ne comblent pas la conscience
de surface auquelle est habituée
notre perception quotidienne des choses,
beaucoup peuvent et semblent perdre pied ...
et cela devrait être une première indication
d’un déséquilibre dans la conscience
sur la profondeur et l’intimité
que nous nous sommes offert à nous-mêmes.
Au delà des résultats stupéfiants
au niveau écologique
que nous pouvons constater
quand nous laissons enfin tranquille
la planète et arrêtons de la faire suffoquer
avec cette hyper-activité dont nous sommes
presque tous atteints …
et n’oublions pas non plus que
nous sommes à son image...
Nous sommes aussi un écosystème fragile
qui se fatigue lui-même au point de perdre
les valeurs les plus essentielles
à son équilibre et à son bon fonctionnement
quand nous ne prenons pas le temps
de freiner ou de nous arrêter complètement
pour revoir apparaître certaines choses
qui semblaient avoir disparues de notre conscience.
Quelle opportunité plus rêvée pour tous ceux
qui aspirent à se retrouver, d’avoir autant de temps
libre pour être avec eux-mêmes ou leur famille,
de pouvoir enfin communiquer vraiment,
se livrer, éclaircir des choses ou simplement
se regarder en face avec toute la sincérité
qu’ils peuvent s’offrir.
Pour changer et transformer
durablement un monde,
il faut du temps et du courage
car chaque rouage de l’humanité
doit être capable de pouvoir
y participer consciemment
pour suivre une ligne directrice
qui portera des fruits ...
Pour se changer
et se transformer individuellement,
un facteur temps indéniable
nous est offert actuellement
et ceci mondialement pour revoir nos priorités
et de là où nous mettons
notre regard et nos actions quotidiennes ...
Avons nous le courage de nous regarder vraiment ?
Observons chaque jour les compulsions naturelles
qui nous incitent à « faire » ...
prenons le temps de ressentir
le « manque » de ceci ou de cela,
quel qu’il soit ...
pour en réaliser sa nature
et ne plus nous faire duper
sur la nature des conditions extérieures.
Si nous voulons changer
les choses sur cette terre et bâtir
quelque chose de nouveau,
il faudra que le pouvoir de nos actions
vienne des profondeurs
de nos réalisations intérieures
et non de nos réactions compulsives
à un vieux monde qui de toute façon
a déjà signé sa propre extinction...
Ne nous attardons plus sur l’ancien
et sur la revendication
extérieure que nous ne sommes plus dupes
et ne sommes plus naïfs de ceci ou cela ...
mais incarnons la mise en marche
de nouvelles postures et d’une volonté
non de détruire ce système extérieur
mais de dissoudre la cause même en nous
qui a pu le manifester."
François Breton
J'ai essayé de contrôler pendant des années et sans succès mes émotions que je ressentais très intensément et qui me faisaient peur ; en lisant dernièrement le beau texte suivant de Françoise Keller qui m'a beaucoup touchée, je souhaite le partager avec vous :
« Je ne suis ni une émotion « négative » ni une émotion “positive” :
je suis ton émotion du moment.
Je suis cette vague qui parcourt ton corps, te serre et t’étreint.
Je suis ton émotion.
Je suis là car j’ai un message pour toi !
Ne m’écoute pas pour que je disparaisse, pour que je change.
Ecoute-moi tout simplement.
Quand tu m’écoutes n’attends pas que je change.
Ecoute-moi tout doucement.
Je suis ton émotion.
Il se peut que ça fasse mal, que ça brûle, que ça serre.
Mais ce qui compte vraiment, ce que j’aimerais que tu entendes,
c’est que j’ai un cadeau pour toi.
Je suis à la mesure de ta soif de vivre, de tes aspirations,
du monde dans lequel tu aspires à vivre.
Je suis à la mesure de l’intensité de ton rêve.
Je suis comme la mer quand elle reflète le ciel ou quand elle reflète ton visage.
Ecoute-moi ou plutôt à travers moi écoute le cadeau que tu es d’avoir soif,
d’être habité par ce torrent de vie qui veut jaillir à travers toi.
Ecoute-toi et écoute ce que tu aspires à vivre à partir de maintenant.
Et je me calmerai tout simplement quand tu auras rencontré
ce qui est beau, vivant et vibrant en toi.
Car je ne demeure jamais la même, je bouge, je change, j’évolue. »
Françoise Keller
Et juste pour mon plaisir, ce magnifique texte de Jacques Prévert qui nous permet d'ouvrir grand les portes de notre imaginaire :
Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
et pour m'autoriser à être touchée, ces deux beaux textes :
L’intime en SOI
Prendre le temps d’être en contact avec l’intime en Soi c’est VOIR que :
Je ne suis pas mon identité, mon rôle, ma condition, ni même que ce corps.
Qui suis-je alors ?
Eh bien, je Suis la vie qui se vit à travers ce corps.
La vie qui prend différentes formes, qui vit certains rôles, conditions.
Pareil et pas pareil... Dans l’un il y a un effort à déployer, une image à sauvegarder, dans l’autre il y a la vie qui se vit tout simplement.
Et qu’on le veuille ou non la vie se vit...
Lorsque l’Intime est rencontré, une profonde tranquillité s’installe. Il est alors possible de sortir de l’illusion d’un moi séparé de la vie et de constater l’évidence même que la vie Est.
L’Intime en Soi, c’est vivre l’UNITÉ…
Tout cela n’est qu’un simple changement de perception.
La vie continue, elle suit son cours… cependant elle est vécue autrement.
Elle émane du cœur.
De là, le mouvement juste émerge et se déploie dans une action tout aussi juste et vraie. Car cet Élan provient de l’Intime en Soi, de l’expression même de la vie. Il n’y a plus personne à préserver, à protéger. Il y a l’action à porter parce que celle-ci se présente et c’est tout !
La vie parle, elle crie parfois… Y a-t-il quelqu’un pour l’entendre ?
— Ginette Forget, Artiste de la Présence
IL Y A UN CONFORT À RENONCER A SE METTRE EN SÉCURITÉ.
L’insécurité est le mensonge que je pose sur la réalité.
La lutte contre l’insécurité inhérente à l’existence est la source de l’insécurité.
Je ne peux pas lutter contre le phénomène naturel de la vie.
Et quand je communique avec toi en sachant que ni toi ni moi ne sommes de ' bonnes personnes ', je te rencontre au seul endroit où je suis en sécurité : quand je suis totalement vulnérable; quand je suis face à toi dans le droit que je me donne d’être démasqué; quand je te permets de voir là où je suis incohérent, là où je ne suis pas solide, là où je suis encore un enfant paumé…
Franck Lopvet